Mon Métier dans la Vie [Les Aventures d'une Femme sur le Terrain]

Publié le 15 Juin 2018

Mon Métier dans la Vie [Les Aventures d'une Femme sur le Terrain]

il faut savoir manipuler les plaques pour les ouvrir et surtout pour les refermer, d'autant plus quand on est seul(e). on peut se blesser, la faire tomber etc... j'ai 33 ans et cela fait 13 ans et demi que je fais ce métier, j'ai connu les erreurs à éviter, les blessures.

ces videos datent de 2016 et début 2017. depuis je ne soulève que très peu (un à 2 fois par jour et j'évite les grosses maintenant) et QUE lorsque je suis vraiment obligée. car trop pénible et incompatible avec des douleurs physiques que je vie au quotidien, une hyperlaxité des articulations depuis que j'ai 12 ans, des vertèbres, des cotes aussi et articulation des hanches... atteinte du syndrome enlers danlos  hypermobile avec des douleurs permanentes qui empirent quand je soulève ce genre de plaque sans parler des blocages des vertèbres occasionnés malgré mon très bon port de corps car je suis réputée pour soulever les plaques mieux que les Hommes !!! de par ma plus faible force et du bon sens !

la santé avant tout aujourd'hui. mais je tiens à vous montrer quand même ces vidéos car ce métier n'est pas facile, et nos équipes de tirage c'est encore plus difficile.

Pour m'écouter et m'aider à changer de Vie, c'est par ici (cliquez sur l'image) :

 

 

Je suis une Femme et je fais le métier de Chargé d’Affaires Telecom. Un métier Physique de Terrain.

 

Qui a dit que les femmes étaient faibles ?

 

Ce métier respecte mon handicap visuel et me permet de survivre comme tous sinon je ferais un métier beaucoup plus facile… 

 

Mon Rêve aujourd’hui ? Vivre de ma Voix pour ne plus souffrir des yeux, du stress, et des contraintes physiques et mentales liés à mon métier

Belles vies à tous

Michele

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POUR EN SAVOIR PLUS SUR MON METIER : Alimentation de Batiment pro, d’immeubles à usages d’habitations, Enfouissement, alimentation de collectivités diverses, ou de lotissements de pavillons neufs, viabilisation au réseau, dévoiement de réseau, autant de thèmes sur lequel je travaille afin de donner des lignes le plus rapidement possible à nos clients. Je suis chargée d’affaires, une femme sur le terrain, dans les Télécoms depuis bientôt plus de 10 ans. Un métier physique, minutieux, et même dangereux sur le terrain. Ce que j’accomplis permet aux gens comme vous, d’avoir internet.

De base, je devais être artiste, dans tout ce qui est marketing, art visuel, mais un handicap aux yeux m’empêche de réaliser le métier que je souhaitai faire. Ne pouvant pas passer trop d’heures sur PC par jour,  avec un aménagement particulier pour la luminosité de mon poste de travail, je dois respecter plusieurs contraintes dont le port de lunettes avec filtre spécifiques que vous voyez de couleurs Orange.

Pour gagner ma vie et avoir un métier adapté à mon handicap et mes connaissances, je fais le métier de chargé d’affaires Telecom, un métier à 70% de terrain. En quelque sorte, je suis un technicien étude qui se déplace sur le terrain afin de vérifier comment est le réseau, vérifier la conformité de l’installation client et où sont nos attentes avant de donner un projet de tirage et de câblage aux techniciens travaux, ce que je repère, les risques entre autres liés au tirage et raccordement, est très important car nos techniciens travaux sont perpétuellement face à des risques qu’ils doivent connaitre avant même de venir sur le terrain.

Voilà les nombreuses difficultés que je peux rencontrer en tant que femme sur le terrain :

  • Les intempéries (la pluie, le gel, le vent, les fortes chaleurs), entre autre, quand il gèle dehors nos plaques sont scellées aux sols… donc quelques fois extrêmement difficile à soulever ou desceller. Voir pour moi impossible à ouvrir quelques fois. Et d’autres se casse si on essaye un peu trop…cela peut même casser notre matériel.
  • La route : je roule entre 4h et 7h30 par jour de terrain pour quelques RDVs, plus on conduit plus les risques accidentogènes sont élevés, et je suis beaucoup en solitaire dans  ma voiture, le temps parait long… travaillant sur plusieurs départements il faut savoir être organisée, et faire son planning le mieux possible. Pas toujours évidant car il faut aussi s’adapter aux clients. J’évite pour ma propre santé de cumuler 2 jours d’affilés de RDV et étude terrain, et de toute façon si je ne faisais que des RDVs je ne rendrai jamais les dossiers !!! De plus, pouvant faire jusqu’à 320km en une journée, imaginez la fatigue accumulée lorsque vous faites plusieurs jours de route ainsi… la fatigue se fait sentir et pour suivre physiquement et mentalement cela devient très difficile, surtout lorsque l’on sait qu’il faut être concentré à 100%  pour conduire autant, donc pas de téléphone au volant avec mes clients... même avec le bluetooth. Alors une organisation adaptée s’impose et je me l’impose pour être sure de rester en vie, et pouvoir serrer ma fille et mon conjoint dans mes bras chaque soir.
  • L’Urgence : beaucoup de mes dossiers sont des dossiers à traiter dans l’urgence, ce qui peut occasionner un certain stress sans prise de recul ou avec trop d’empathie, il faut savoir se protéger, être investit oui, professionnellement oui, mais personnellement non… il faut un minimum prendre du recul, et quand on a beaucoup d’urgences à traiter à la fois, on traite alors tous les dossiers comme on le peut et sans culpabiliser. Ce qui compte c’est de faire avancer les choses mais sans se ruiner la santé.
  • La solitude, ce coté solitaire seule dans sa voiture sans parler, ou sur le terrain, heureusement que je vois nos divers clients lors des RDVs ! Cela permet quand même de voir du monde en journée !
  • Vous allez peut être en rire mais : Trouver des toilettes ce n’est pas si facile quand on est itinérant, on se voit souvent refuser les WC par les petites stations services et se laver les mains non plus n’est pas si facile en particuliers quand il gèle…, on a l’option bouteille d’eau avec du savon sur le bord d’un trottoir et quand il gèle : bah bon courage !
  • Les Blessures : il faut savoir manutentionner les plaques et le matériel, une seule erreur et vous pouvez vous pincer les doigts, vous couper (oui même vous couper un ou des doigts entiers), vous fracturer, tomber, vous faire mal au dos. Vous remarquerez que j’essaye au maximum de prendre appui sur mes jambes et cuisses, car c’est là qu’est la plus grande force dans un corps. Le port de charge lourde est impressionnant et il faut savoir le faire, sachant que le marteau à plaque pèse en lui-même 6 à 7 kg, de mon coté n’ayant pas la même force qu’un homme j’ai mes propres techniques pour glisser les plaques et les refermer. Je les ferme quelques fois dans le sens inverses que ferait un homme car risque de la faire tomber avec ma petite force, je prends plus de temps mais je le fais sans me blesser ni faire tomber les plaques dans les regards. On peut avoir des plaques d’à peine 500 grammes à porter comme on peut avoir des chambres dites de « transport » avec des plaques jusqu’à 120 Kg voir plus lorsqu’elles sont scellées au sol par le gel ou la crasse, le bitume, la boue, ou autre… bien entendu les plaques dites de type « transport » se portent à deux, et là idem il faut savoir porter des plaques à deux, si un soulève plus haut que l’autre alors la plaque peut tomber ou l’on peut tout simplement se blesser, il faut savoir se coordonner entre nous, et surtout s’adapter à la personne en face (en l’occurrence mes collègues doivent s’adapter au fait que je suis courte plus sur pates et ne pas soulever trop haut !)
  • La saleté et L’hygiène : Je ne vous le cache pas, ce que je touche est loin d’être propre et désinfecté, il faut avoir ses vaccins à jour c’est moi qui vous le dit ! sans rire, il faut avoir envie d’y aller les 2 pieds dedans des fois… boue, eau froide, araignées, crapaud, rats dans les endroits insalubres, crottes et pisse de chiens sur les trottoirs  ou plaques, ou autres… c’est ce qu’on touche avec des gants certes mais ça traverse quand même quelques fois, surtout le pantalon quand on doit se mettre à genoux sur le trottoir ou au bord d’une chambre ou quand on est dans la chambre, donc bien se laver les mains avant de prendre le volant, et manger. vous remarquerez qu’on est un peu sale, oui un peu car il faut voir mes collaborateurs coté travaux, ceux qui font le travail que je demande d’exécuter, à coté moi je suis super propre même si j’ai un peu de boue, que je suis quelques fois trempés ou que je pue (merci les crottes de chien sur les trottoirs…), ils y vont les gars et ils sont courageux, j’ai beaucoup de respect pour nos techniciens de travaux, ils ont du mérite et c’est pour cela que je mets tout mon savoir faire et bienveillance dans mes projets.
  • La sécurité : comme vous le voyez je fais attention à vous, mais aussi à moi, les cônes Orange sont seulement une délimitation visuelle de mon emprise chantier, une limite que les piétons et véhicules ne doivent pas dépasser, c’est pour prévenir, on a aussi le panneau travaux un peu plus loin qui préviens lorsqu’on travaille sur chaussée, puis le garde fou (le truc rouge et blanc que vous me voyez à chaque fois déplier et plier), ça c’est le plus important car il vous protège physiquement, et moi de même, quand je me déplace autour de la chambre ouverte ce garde fou peut m’aider à délimiter où le trou se situe, le garde fou est un garde corps, il vous empêche de tomber dans le trou… Un aveugle peut très bien passer par là et des simples cônes ne peuvent pas le protéger alors que le garde fou lui peut le stopper (s’il est bien déployé à fond…).
  •  Mon casque je le porte dès que je vais dans une chambre même petite car quand je mets ma tête dans le trou je peux facilement car n’oublions pas que je suis malvoyante d’un œil et c’est aussi grâce à cela que je suis aussi vigilante pour tout ce qui touche à la sécurité d’autrui et de moi-même.
  • Voilà ce qu’est mon métier. Pas facile mais j’en suis fière. D’ailleurs on vient souvent me voir, hommes comme femmes, pour me souhaiter bon courage ou pour me montrer leur admiration. J’ai même des hommes qui me proposent un coup de main pour refermer les plaques car cela leur fait mal au cœur de voir une femme porter de telles charges.  

Je suis respectée, quelques fois non car victime de sexisme mais je suis fière de mon métier. Un métier qui permet à tous de s’interconnecter et d’échanger.

Rédigé par Michele Landais

Publié dans #Articles, #Divers

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B
Que vous êtes courageuse Bravo ! Et la voix sublime, cristalline merveilleuse !
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M
merci vous etes adorable